Protection du Busard Saint Martin

Mis à jour le 08/07/2020

Le Busard Saint-Martin évolue souvent au ras des cultures céréalières, à la recherche de petits rongeurs et d'oiseaux nichant au sol. C'est là aussi qu'il fait son nid. Sa reproduction est donc menacée notamment durant les moissons.

  • Période sensible : mai juin
  • Milieux de reproduction : secteurs de cultures ou prairie artificielle
  • Pratiques à privilégier ou recommandations : installation d’une cage de protection
  • Longueur 44-52 cm, envergure 100-120 cm, poids 300-600 g.

Il habite toutes sortes de terrains ouverts, à tendance sèche et à couverture végétale basse (cultures, friches, landes, coupes forestières…).

Le Busard Saint-Martin se nourrit surtout de petits oiseaux et rongeurs saisis par surprise. Il est le plus agile des busards européens et capture (notamment le mâle) plus de proies rapides – passereaux, en particulier – que ses congénères. Lorsqu’il chasse les campagnols, il se déplace lentement (environ 20-30 km/h) et ignore les oiseaux volants, tandis que lorsqu’il chasse les oiseaux, son vol de recherche peut dépasser les 40 km/h.

C’est un chasseur solitaire tout au long de l’année, qui peut s’assembler là où les ressources alimentaires abondent (rarement plus de 10 individus ensemble). En hiver, bien que moins sédentaire qu’en saison de reproduction, il tend à fréquenter un territoire individuel, au moins pendant quelques semaines. Lors des bonnes années à rongeurs, les nids, normalement très dispersés, peuvent être regroupés en colonies lâches, à quelques centaines de mètres les uns des autres. Le mâle commence à nourrir la femelle dès les premières étapes de construction du nid, puis l’approvisionne entièrement durant l’incubation et les premiers jours de la nichée. Les proies sont souvent passées à la femelle en vol, de façon spectaculaire et en criant.

Le nid est un amoncellement de végétation récoltée alentour (herbes, bruyères, joncs…) dont la hauteur varie selon les sites choisis (jusqu’à 45 cm dans les sites humides). Il est construit au sol dans la végétation épaisse. La ponte de 4 à 6 oeufs (maximum 12, mais il peut alors s’agir d’une 2e couvée ajoutée à la 1ère) est déposée à partir de la fin-avril. L’incubation dure environ 1 mois et les jeunes s’envolent à l’âge de 32-42 jours, les mâles étant plus précoces que les femelles.

Le busard saint-Martin en Normandie

Le busard Saint-Martin montre des effectifs de 200 à 300 couples en Normandie. Les sites de nidification sont situés dans des landes/coupes forestières ou dans des cultures de céréales. Les secteurs les plus fréquentés de la Normandie sont la plaine de Caen à Falaise (une trentaine de couples dans les cultures), le secteur d’Argentan (une trentaine de couples en coupe forestière et cultures), la moitié sud de l’Eure (entre 70 et 120 couples en coupe forestière et cultures) les plateaux boisés du pays de Bray (environ 45 couples essentiellement dans les coupes forestières).

Problématique de conservation du busard saint-Martin

Pour les couples se reproduisant dans les cultures de céréales et prairies artificielles de fauche :
• période de sensibilité* : mai juin – juillet lors de la fauche et moisson des cultures
• installation du nid constitué d’un cercle de 0,50 m de céréale aplatie ou ray-grass
• activité agricole impactante : la moisson des céréales, fauche des Ray-grass

Technique à mettre en oeuvre pour la protection des nids

pour les couples installés dans des cultures ou les parcelles de ray-grass : pose sur le nid par
l’ornithologue d’une cage grillagée de 1m² de côté (protection contre les prédateurs). Lors de la
moisson ou la fauche, ajout d’une couche de paille ou d’herbe autour de la cage pour l’ombrage des
jeunes. Retrait de la cage une fois les jeunes envolés.