Rémy DOUIN, orphelin de guerre

Mis à jour le 17/04/2018

Rémy Douin est né à Caen le 18 avril 1927. Ses parents habitent au 33 de la rue de Geôle à Caen. Il suit sa scolarité à Saint-Joseph. Le père de Rémy, Robert est sculpteur et directeur de l’école des Beaux-Arts de Caen. Il travaille pour les Monuments historiques. Son grand-père Raoul, sculpteur également, avait lui aussi été directeur de l’école des Beaux-Arts.

L’engagement


Ancien combattant de la Grande Guerre et fervent patriote, Robert Douin s’engage en novembre 1940 au sein du mouvement de Résistance l’Armée des volontaires. Il rejoint ensuite, au cours de l’année 1942, le réseau de renseignement Alliance dont il devient le responsable départemental. Il profite de ses déplacements professionnels sur la cote lors de restauration de monuments historiques (églises, clochers,…) pour réaliser des relevés sur les fortifications allemandes du Mur de l’Atlantique.

A partir du printemps 1941, lors de congés scolaires, Rémy, alors âgé de 14 ans, accompagne pour la première fois son père. Il l’aide dans ses missions de reconnaissance. Ils repèrent l’implantation, les mouvements et l’armement de l’armée allemande. Ils relèvent la progression des constructions des défenses allemandes. Rémy participa aussi à la retranscription de ces relevés : il réalise les agrandissements des cartes d’état major sur lesquels son père reproduit ensuite l’emplacement des défenses allemandes.

Pour des raisons de santé, Rémy cesse d’accompagner son père à partir de février 1944 et quitte Caen où il ne reviendra qu’après la libération.

Robert Douin est arrêté par la Gestapo le 17 mars 1944, sur un chantier à proximité du stade Hélitas à Caen. Coïncidence, c’est le même jour que la carte de plus de 17 mètres de long qu’il a réalisée est transmise à l’Intelligence Service en Angleterre. Il est incarcéré à la maison d’arrêt de Caen où il est fusillé le 6 juin suivant avec près de quatre vingt autres résistants.

L’après-guerre


Rémy Douin aurait dû passer son Bac à l’été 1944. Mais au lendemain de la guerre, son père disparu, sa mère ne travaillant pas, il devient soutien de famille et ne peut continuer ses études. Il est alors employé par son frère agriculteur avant de partir effectuer son service militaire.

A son retour, en 1948, il est employé par l’entreprise d’électricité Masselin à Cormelles-le-Royal. Il y débute sa carrière en qualité de dessinateur et la termine en 1992 en tant qu’ingénieur et responsable du bureau d’études de l’entreprise.

Ayant toujours fait preuve d’un grand attachement à l’esprit et aux valeurs de la Résistance, il participe régulièrement aux cérémonies patriotiques organisées à la mémoire des membres de la résistance.

La retraite est l’occasion pour lui de s’investir toujours plus. Il intègre ainsi plusieurs associations patriotiques : l’association des médaillés de la Résistance, le comité départemental des combattants volontaires de la Résistance (il occupe la fonction de porte-drapeau et de secrétaire), l’association des déportés et internés résistants et politiques et familles de disparus du Calvados (il y est secrétaire avant de devenir trésorier puis président délégué).


A 86 ans, Rémy Douin ne cache pas que son père lui a beaucoup manqué.

Décoration

Chevalier dans l’ordre national du Mérite